Texte intégral :
Le mot ermite vient d’un terme grec désignant une personne qui décide d’habiter au désert. L’ermite est un solitaire qui a choisi de se retirer dans un endroit isolé. Dans la tradition chrétienne, les ermites sont apparus dans les premiers siècles de notre ère, poussés par une vocation particulière de solitude et de présence à Dieu. Mais déjà dans la Bible, on trouve des précurseurs aux ermites. Je dirais même que le fait de vivre dans la solitude avec Dieu ne provient pas d’abord d’une tradition ni d’une institution : cela naît avec les humains.
Rappelons-nous des commencements. Dieu façonne un homme, Adam, de la poussière du sol et puis il le place dans le jardin mirobolant qu’il a planté, afin que cet homme le cultive et le garde. Adam vit donc seul avec Dieu – ce qui n’est pas tout à fait être seul –  dans ce jardin par ailleurs inhabité. Voilà notre premier ermite !
C’est en vivant de manière intime et intense cette relation avec Dieu qu’Adam s’ouvre aux autres relations. De fait, après une première période en solitaire, Dieu lui amène une femme que l’homme accueille avec émerveillement.
Ce type d’expérience d’ermite, inaugurale chez les humains, on la retrouve à plusieurs reprises dans la Bible. Je n’en donnerai qu’un seul exemple : le prophète Élie. En un temps de famine, Dieu envoie son prophète vers l’est, afin qu’il vive seul, en présence de Dieu, près d’un torrent qui l’abreuve. Des corbeaux viennent matin et soir lui apporter sa nourriture. Élie est une sorte de nouvel Adam, vivant dans la nature, les animaux lui étant soumis. Et bientôt, Dieu l’enverra auprès d’une femme, après ce temps de solitude : la veuve de Sarepta qui l’accueillera malgré sa pauvreté.
Alors, vivre en ermite, est-ce une expérience étrange, réservée à quelques-uns ? Peut-être au contraire est-ce une expérience fondamentale, proposée d’une manière ou d’une autre à tout un chacun, pour que nous puissions rencontrer Dieu et vivre avec Lui.

 

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